Noël Burch

Geneviève Sellier

The Battle of the Sexes in French Cinema, 1930–1956

A major French critic's analysis of the gender dynamics of French New Wave Cinema of the 1960s

French New Wave Cinema

Masculine Singular

Eliane Viennot

La seconde moitié du XIXe siècle a-t-elle vu émerger en France une culture d'élite particulière, en réaction à la généralisation de la scolarité publique et à la révolution industrielle qui permettait une production culturelle de masse ? Cette fracture s'est-elle renforcée d'une association entre la culture de masse et le féminin d'une part, la culture d'élite et le masculin d'autre part ? C'est à l'exploration et à la discussion de ces thèses, émises çà et là en Occident depuis plusieurs décennies, qu'est consacré cet ouvrage collectif. Les analyses sont conduites à travers les champs les plus divers - littérature, théâtre, opéra, cinéma, fictions télévisées -, sur des œuvres antérieures, contemporaines ou postérieures à cette grande fracture. Elles permettent non seulement de mieux comprendre les fondements de notre culture, mais aussi de confronter la production culturelle française avec celle des Etats-Unis, souvent perçue ici comme un contre-modèle.

Culture d'élite, culture de masse et différence des sexes

nouvelle édition revue et corrigée La drôle de guerre des sexes du cinéma français propose une approche radicalement nouvelle de l'âge classique de notre cinéma entre 1930 et 1956. En mettant l'accent sur les rapports sociaux de sexe, les auteurs montrent qu'entre l'avant-guerre et l'Occupation, les représentations filmiques du masculin et du féminin sont fortement contrastées. On passe ainsi d'une relation de fascination et de domination entre un homme d'âge mur (Harry Baur, Raimu, Jules Berry...) et une jeune fille (Danielle Darrieux, Michèle Morgan...) à une situation où la femme incarne un nouveau type de personnage actif comme celui de Madeleine Renaud dans Le ciel est à vous de Jean Grémillon. À partir de la Libération, se déchaîne une violente misogynie qui se traduit par l'arrivée de véritables harpies persécutant des hommes dominés, à l'image de Simone Signoret et Bernard Blier dans Manèges d'Yves Allègret. En 1956, Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme de Roger Vadim mettra fin à cette « drôle de guerre » des sexes. Tournant le dos à une pure histoire des formes et des seuls chefs-d'oeuvre hors du temps, les auteurs éclairent ces représentations symboliques en les ancrant dans le contexte socioculturel de leur apparition. L'analyse de la production de chaque période, dans toute sa diversité (dont la quasi totalité des 220 films de l'Occupation), leur permet de sortir de l'ombre des réalisations rejetées dans l'oubli par la cinéphilie dominante, et de renouveler profondément la vision des «chefs-d'oeuvre». Noël Burch, cinéaste, professeur en cinéma à l'université de Lille-III, est l'auteur de Praxi du cinéma (1969), Pour un observateur lointain (1983), La Lucarne de l'infini (1992), Revoir Hollywood (1993). Geneviève Sellier, maître de conférences en cinéma à l'université de Caen, est l'auteur de Jean Grémillon, le cinéma est à vous (1989) et Les Enfants du paradis (1992). Préface de Michelle Perrot. Prix du Syndicat de la critique de cinéma 1996. Les années 30 : le règne du père. Tableau d'un ciné-roman familial. L'Occupation (1940-1944) : l'éclipse des pères. Les pères chârtrés. Des femmes au service du patriarcat. Persistances misogynes. Hommes absents, hommes qui fuient. Des femmes prennent en main leur destin. Le film Zazou : un style dissident sous l'Occupation. Une femme face à son désir. Hommes doux et nouveaux pères. L'après-guerre (1945-1956) : règlements de compte. Les déstabilisations de la Libération. Remise en ordre patriarcale.

1930-1956

La drôle de guerre des sexes du cinéma français

Iris Brey

Dévorées dans l'intimité, les séries révèlent nos désirs, nos peurs les plus profondes, nos fantasmes et nos tabous. Grâce à la multiplication des personnages de femmes complexes depuis les années 2000, les séries mettent en scène des sexualités féminines qui évoluent sans cesse. De Sex and the City, Friends et Buffy à Girls, Masters of Sex, Orange is the New Black ou bien Transparent, elles osent enfin montrer ce dont nos sociétés occidentales ont encore parfois du mal à parler. De la morsure de vampire au cunnilingus, de la défloration au BDSM, Sex and the Series s'empare d'images marquantes pour interroger certains concepts comme le male gaze ou la capacité d'agir et met en perspective la représentation de l'orgasme féminin, du consentement ou encore de la lesbienne butch. A travers quatre thématiques - la parole, le plaisir, les violences et les sexualités queer - Iris Brey analyse comment les séries américaines, en s'éloignant des images porno et du cinéma, permettent de changer notre perception des sexualités et d'enclencher même une révolution télévisuelle.

Sexualité féminines, une révolution télévisuelle

Sex and the series

Masculine Singular is an original interpretation of French New Wave cinema by one of France’s leading feminist film scholars. While most criticism of the New Wave has concentrated on the filmmakers and their films, Geneviève Sellier focuses on the social and cultural turbulence of the cinema’s formative years, from 1957 to 1962. The New Wave filmmakers were members of a young generation emerging on the French cultural scene, eager to acquire sexual and economic freedom. Almost all of them were men, and they “wrote” in the masculine first-person singular, often using male protagonists as stand-ins for themselves. In their films, they explored relations between men and women, and they expressed ambivalence about the new liberated woman. Sellier argues that gender relations and the construction of sexual identities were the primary subject of New Wave cinema. Sellier draws on sociological surveys, box office data, and popular magazines of the period, as well as analyses of specific New Wave films. She examines the development of the New Wave movement, its sociocultural and economic context, and the popular and critical reception of such well-known films as Jules et Jim and Hiroshima mon amour. In light of the filmmakers’ focus on gender relations, Sellier reflects on the careers of New Wave’s iconic female stars, including Jeanne Moreau and Brigitte Bardot. Sellier’s thorough exploration of early New Wave cinema culminates in her contention that its principal legacy—the triumph of a certain kind of cinephilic discourse and of an “auteur theory” recognizing the director as artist—came at a steep price: creativity was reduced to a formalist game, and affirmation of New Wave cinema’s modernity was accompanied by an association of creativity with masculinity.

In The Battle of the Sexes in French Cinema, 1930–1956, Noël Burch and Geneviève Sellier adopt a sociocultural approach to films made in France before, during, and after World War II, paying particular attention to the Occupation years (1940–44). The authors contend that the films produced from the 1930s until 1956—when the state began to subsidize the movie industry, facilitating the emergence of an "auteur cinema"—are important, both as historical texts and as sources of entertainment. Citing more than 300 films and providing many in-depth interpretations, Burch and Sellier argue that films made in France between 1930 and 1956 created a national imaginary that equated masculinity with French identity. They track the changing representations of masculinity, explaining how the strong patriarch who saved fallen or troubled women from themselves in prewar films gave way to the impotent, unworthy, or incapable father figure of the Occupation. After the Liberation, the patriarch reemerged as protector and provider alongside assertive women who figured as threats not only to themselves but to society as a whole.

Geneviève Sellier

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