Le long désir
Le long désir
" N'oubliez pas mon île. Fétu de canne au duvet rose, vêtue de sucre et de jasmin, n'oubliez pas son visage d'enfant puni derrière les esprits clos, ses mains meurtries au bris du jour. Ses pieds coincés dans les failles de son passé. " " Tu es une effraction dans l'absence de mes nuits. Approche. Tends ton envie. Que je l'enroule autour de mes lèvres en un jus amer et putrescible. Tes yeux me songent et m'évertuent, me dégringolent d'impatience. Au bout, chute, cassure, fractures et contusions, hématomes comblés de nos corps, je m'en fous. Je suis celle que tu rouages. " Les serments se délitent. C'est l'instant du froid martyr. Toi tu ne l'entends pas. Je suis écarquillée de désirs. Perçois-tu autre chose ? " Ainsi Ananda Devi nous raconte-t-elle une histoire sensuelle, obsédante, cruelle : celle d'un lieu et d'un corps.