Dialogue avec la faiblesse, suivi de Le monde et ses remèdes
La philosophie de Rosset n’a eu de cesse, pendant près de soixante ans, de voir dans la morale l’un des lieux privilégiés du refus de la réalité, ou du tragique. Dès La Philosophie tragique, et jusqu’à ses dernières productions, Rosset a montré comment la morale, plutôt qu’une réflexion, une pensée argumentée, n’exprimait qu’une certaine affectivité, ses arguments étant avant tout émotifs. Les jugements moraux ne sont, d’après lui, rien d’autre que des désirs déguisés, lesquels ont tous comme objectif commun de récuser une réalité à laquelle ils s’opposent. Et pour cause : la réalité est précisément ce à quoi se heurte le désir, et à laquelle il ne parvient que rarement à adhérer. Ce texte inédit, rédigé entre 1960 et 1961, offre, à l’étonnement des lecteurs de Rosset, une « éthique tragique » de la force qui s’oppose avec vigueur à la morale de la faiblesse. Le texte inédit est suivi d’une réédition du Monde et ses remèdes, publié aux Puf en 1964 et réédité en 2014, suite logique et chronologique du Dialogue avec la faiblesse.