Didier Fassin

une anthropologie de la police des quartiers

La force de l'ordre

Sésame

J'ai trouvé ce livre assez exemplaire dans plusieurs dimensions :
- l'effort d'accessibilité de la démarche d'anthropologue de l'auteur : Tout le premier chapitre où Didier Fassin prend le temps de poser le contexte de son enquête, les choix de postures qu'il a fait ou auxquels il a été contraint, le cadre et les limites de sa recherche, etc est passionnant et permet vraiment de mieux comprendre certains passages du livre que j'aurai pu percevoir comme des limites sans cela. Comme j'adore en plus l'anthropologie c'est vraiment plaisant de comprendre comment il a aborder le sujet.
- la rigueur de la démonstration : Alors que sur un sujet aussi brûlant et avec tant d'éléments qui donnent la rage il aurait pu céder à un ton beaucoup plus militant, il se tient tout le long du livre à sa position de chercheur, explore toutes les pistes d'explications possible même quand la raison semble évidente, etc. Ça peut peut-être être vécu parfois comme une approche un peu tiède, mais j'ai l'impression que c'est ce qui fait la force du livre qui est difficilement attaquable du coup.
- la force du récit par le quotidien et le banal : L'auteur s'attache à décrire non pas des moments d'éclats révélateurs mais plutôt le quotidien de la BAC et toutes les banalités qui nous en disent en fait beaucoup sur son fonctionnement.

Bref je trouve que c'est vraiment un bon livre pour rentrer dans le sujet de la police et de sa nécessaire abolition, à poursuivre sans doute ensuite avec des ouvrages avec une approche plus ouvertement militante comme ceux de Rigouste.

La force de l'ordre une anthropologie de la police des quartiers

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