Comment se construisent les problèmes de santé publique
Radiations, infections nosocomiales, périnatalité, canicule, antennes relais de téléphonie mobile, sécurité routière, amiante, chikungunya, éthers de glycol, toxicomanie, bruit, démographie médicale, tremblante du mouton... Alors que la France a connu ces dernières années d'importantes crises sanitaires, nombre de phénomènes tendent à être considérés comme des problèmes de santé publique. Or ni cette qualification ni la mise en œuvre d'une action publique correspondante ne vont de soi. En témoignent les différences de traitement de situations qui sont rendues publiques ou font l'objet d'alertes plus ou moins confidentielles.
Les processus par lesquels une situation devient ou non un problème de santé publique et fait ou non l'objet d'une intervention sont abordés de front dans cet ouvrage. La question des " luttes définitionnelles ", des acteurs et processus qui construisent et portent ces définitions en constitue le fil conducteur. L'un des apports des contributions rassemblées, qui mobilisent différentes approches de sciences sociales, est de prêter la même attention aux contours publics, voire médiatiques, d'un problème qu'à ses caractéristiques dans des arènes plus dis-crètes lorsqu'il est traité entre spécialistes du domaine. Une attention particulière est aussi accordée à la dynamique de ces processus de définition sur un temps long. Les auteurs montrent également que les luttes ou négociations autour de la définition d'un problème sont aussi des conflits de pouvoir entre différents acteurs ou groupes d'acteurs.
Une réflexion qui permet une meilleure compréhension des conditions d'émergence et de reconnaissance des problèmes publics et de l'engagement de l'action publique.