L'art copte en Egypte 2000 ans de christianisme : exposition présentée à l'Institut du monde arabe, Paris, du 15 mai au 3 septembre 2000 et au Musée de l'Ephèbe au Cap d'Agde, du 30 septembre 2000 au 7 janvier 2001

Selon la tradition, c'est entre 40 et 49 que l'évangéliste saint Marc aurait introduit le christianisme en Egypte, avant de subir le martyre en 68. Son corps, enseveli dans l'église des Boucolies à Alexandrie, fut dérobé par des Vénitiens en 828, rapt qui eut pour conséquence la construction de la basilique Saint-Marc de Venise. Ses reliques furent rendues il y a tout juste quelques années à l'Egypte et sont désormais conservées dans la grande basilique Saint-Marc du Caire. L'histoire des reliques du saint patron de la communauté copte témoigne bien de la continuité du christianisme en Egypte depuis deux mille ans. Cette permanence est aussi le reflet de l'existence d'une culture originale qui plonge ses racines dans le plus lointain passé, celui de l'Egypte pharaonique. D'ailleurs, l'étymologie du mot copte provient du grec Aiguptios, " Egyptien ", dont l'origine semble remonter à l'expression pharaonique H(e)t-ka-Piah. Ce terme, après la conquête arabe de l'Egypte en 642, fut transformé en qubti qui parvint en Europe sous la forme " cophte " puis " copte ". Il recouvre à la fois des réalités linguistiques, historiques, sociales et religieuses. La notion restrictive d'une " période copte ", qui débuterait avec l'expansion du christianisme dans le courant des IIe et IIIe siècles et s'achèverait avec la conquête arabe au milieu du VIIe siècle, tire son origine de l'interprétation du mot " copte " comme " chrétien d'Egypte ". En effet, pour l'Arabe musulman, l'Egyptien " copte " était un chrétien. Cependant les Coptes, tout en intégrant les caractères de la civilisation islamique, ont toujours formé une communauté attachée à des traditions ancestrales, parfois antérieures au christianisme et souvent partagées avec les musulmans. Ce catalogue de l'exposition, organisée par l'Institut du monde arabe, se propose de faire comprendre les caractéristiques des Coptes d'Egypte et de leurs productions à travers de multiples facettes : histoire, langue, vie religieuse, art et vie quotidienne. L'exposition a pour ambition de montrer les divers aspects de la vie des Coptes, dans leur milieu et dans leur histoire depuis l'époque romaine jusqu'à nos jours ; tissus, céramiques, stèles, manuscrits, etc. En effet, prise entre les deux géants que sont l'Egypte pharaonique et l'Egypte islamique, l'Egypte copte apparaît encore trop souvent comme un monde inconnu, difficile à appréhender. Sous le commissariat de Marie-Hélène Rutschowscaya et Dominique Bénazeth, toutes deux conservateurs en chef à la section Copte du musée du Louvre, cet ouvrage rassemble les meilleurs spécialistes du sujet.