Traces photographiques, traces autobiographiques
L'image photographique fixe sur sels d'argent l'empreinte des choses ou des êtres qui se sont trouvés placés devant l'objectif. Le dispositif de la prise de vue est tel que la scène enregistrée paraît, pour le spectateur, toujours peu ou prou liée à l'expérience sensible de l'opérateur, à celle du (ou des) modèle(s). Souvent, à la fin du vingtième siècle, dans le domaine de la littérature comme dans le champ très diversifié des arts visuels, des clichés ont été appréhendés comme traces du passé, comme jalons d'une histoire individuelle ou collective. Des images argentiques sont invoquées par des écrivains engagés dans une entreprise de reconstitution du temps révolu. Des vues - prélevées sur le continuum des apparences ou entièrement mises en scène - se trouvent rassemblées, dans des livres ou sur les murs des galeries, pour composer des formes variées de " récits de soi " dont la fiction n'est pas exclue. Les études réunies ici tissent des liens entre des champs distincts afin d'interroger les rapports susceptibles de se nouer aujourd'hui entre photographie et projet à dimension autobiographique.