Une vie pour le cinéma récit
« Il n’y a de grandes œuvres d’art qu’à l’ombre d’un grand rêve ». Jean-Jacques Annaud avait fixé le sien dès l’âge de neuf ans, quand, un peu crânement, il annonçait à sa mère qu’il serait cinéaste ou rien. Aujourd’hui, l’objectif est atteint et certains des films de cet enfant déterminé comme La guerre du feu, L’ours, Le nom de la rose, L’amant, Sept ans au Tibet, Stalingrad, Le dernier loup, ont fait rêver des millions de spectateurs dans le monde. Une vie de cinéma revient, à la première personne, sur ce parcours étonnant. On y découvre un gamin rêveur issu d’un milieu modeste, un bourreau de travail, un homme d’audace et de passion qui, quels que soient les événements, heureux ou non, ne s’est jamais perdu de vue. Technicien hors pair, toujours à l’affût de nouvelles technologies, après ses études de cinéma (école de Vaugirard puis l’IDHEC, l’ancienne Femis) et une licence de lettres, Jean-Jacques Annaud a fait ses premières armes dans la publicité dont il deviendra une des stars avec quelque cinq cents spots à son actif. Mais, en chemin, il n’oubliait pas son ambition, le long-métrage, le « grand cinéma ». Ce sera, en 1976, La victoire en chantant, un premier film qui lui vaut l’oscar de meilleur film étranger. Dès lors, tous les projets ou presque de ce voyageur infatigable le conduiront aux quatre coins du monde, en Côte d’Ivoire, au Canada, en Argentine, en Allemagne, en Espagne, au Kenya, en Italie, en Écosse, au Vietnam, en Tunisie, au Qatar, en Mongolie. Seul compte le sujet, qu’il aime universel. Résultat : il est sans conteste le plus international des réalisateurs français et l’un des plus célèbres. Jean-Jacques Annaud est aussi un remarquable directeur d’acteurs qui a su capter le talent des plus grands, de Patrick Dewaere à Sean Connery, de Ed Harris à Jude Law, de José Garcia à Brad Pitt, de Rachel Weisz à Patrick Dempsey. Il a aussi révélé nombre de jeunes comédiens inconnus comme Ron Perlman qu’il emploiera trois fois. Enfin ce livre plein d’anecdotes dévoile les secrets, les exigences et les folies de la fabrique du cinéma : en se racontant, Jean-Jacques Annaud écrit un chapitre de l’histoire du cinéma mondial.