Marcus Malte
Mortes saisons

Mortes saisons

Marcus Malte2012
"Selon la formule consacrée : si tu lis ces quelques lignes, c'est que je ne suis plus de ce monde. Mais au fond, et même si cela ne t'est pas une consolation, sache qu'il y a déjà longtemps que je l'ai quitté. Ce monde. Celui que toi et moi connaissions. Dès l'instant où j'ai posé le pied sur ce continent, j'ai cessé de lui appartenir". Dans la lumière hivernale de la Côte d'Azur, qui redessine de manière impressionniste les plages et les paysages côtiers, Alice s'adresse à Pierre, son frère, disparu il y a cinquante ans pendant la guerre d'Algérie. La vivacité mordante de ses paroles laisse deviner une relation passionnelle, interrompue brutalement. En contrepoint, les carnets de Pierre révèlent l'indicible, la violence sourde et la responsabilité du soldat face à la barbarie des actes de guerre. On retrouve dans ce texte la puissance de l'écriture de Marcus Malte. Les photographies de Cyrille Derouineau, silencieuses et presque fantomatiques, lui ont inspiré une fiction engagée qui nomme avec justesse, jusqu'à l'insoutenable parfois, les plaies d'un conflit colonial dont la littérature a longtemps peiné à s'emparer.
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