Le chemin de la vie entretiens avec Laure Adler ; suivi de quatre textes critiques sur Henri Calet, Baudelaire, Balzac et Malcolm Lowry
" Maurice est un blagueur. Un ironique. Un doux rêveur. Il n'en fait qu'à sa tête et n'en démord pas. C'est son désir qui le guide, éclairé par ses intuitions. Au fond, c'est un solitaire, mais qui peut avoir des tendresses. Maurice est de grande taille et, quand il vous prend dans ses bras, on a le sentiment d'être protégé. Maurice est un lecteur. Qu'il soit journaliste, écrivain ou éditeur, sa vie, faite d'austérité, de concentration et d'oubli de soi, est celle d'un lecteur. La lecture est une accoutumance, puis une addiction. Chez Maurice, c'est un choix qui est devenu au fil des ans une règle et un mode d'exister. Maurice est le lecteur qui a su nous faire partager le plus grand nombre de découvertes dans la littérature du XXe siècle, publiant, analysant, disséquant, commentant les textes du monde entier avec lesquels il nous donnait rendez-vous afin que nous ne puissions pas les manquer. Maurice n'a pas de bornes. Il se moque de l'âge, de l'origine, de l'histoire personnelle d'un écrivain. Ce qui l'intéresse, c'est le texte. Il a avec lui des rapports de gourmandise. Il ouvre les livres, les hume, les lâche, les reprend, les laisse reposer, les met en pénitence, les reprend et les relit. Après, il donne son avis. Maurice a raison : comme il le dit dans ces entretiens, s'il continue à vivre, c'est parce qu'il lit. " Laure Adler