Inquietudes sentimentales, espagnol ; castillan
Inquietudes sentimentales, espagnol ; castillan
La poète chilienne Teresa Wilms Montt (1893-1921) eut l'occasion d'entretenir une étroite amitié avec des artistes et intellectuels influents au cours de ses nombreux voyages. Entre 1912 et 1915, elle rencontra des féministes, des syndicalistes ainsi qu'une pléiade de réformistes qui eurent beaucoup d'influence sur elle. Tout comme la grande poète chilienne Gabriela Mistral, elle publia des articles dans la revue Nosotros de Buenos Aires. Le titre Inquiétudes sentimentales du recueil de Teresa Wilms Montt (1917) publié sous le pseudonyme Thérèse Wilms, évoque une écriture intimiste et romantique. L'œuvre est composée de 49 poèmes en prose poétique dans lesquels l'auteure fait référence à l'amour, la souffrance, la solitude et la mort, le tout renvoyant à une expérience personnelle. Inquiétudes sentimentales n'est pas à proprement parler un journal intime, mais il s'en rapproche. Ce sont des poèmes écrits à la première personne d'une grande poéticité rédigés au fil des jours et de l'émotion. L'auteure écrira dans le poème XXXVI : «Je crie et l'écho de ma voix me fait peur; c'est un écho venant de l'intérieur; un écho tourmenté, spasmodique : l'écho douloureux d'un être qui n'est jamais parvenu à étancher la soif d'amour qui le dévore». Amour, passion, survie et mort sont étroitement liés dans cet ouvrage très émouvant magnifiquement écrit. Errance, quête infinie d'amour, inquiétudes sentimentales régissant le cœur, meurtrissant une âme fébrile rongée par l'absence, douleur infligée par ce besoin de liberté qui l'avait poussée dans d'autres bras au cours d'une relation conjugale conflictuelle, la privant à jamais de ce qu'elle avait de plus cher au monde : ses deux petites filles. Répudiée conjointement par sa famille et son époux, elle fut enfermée de force dans un couvent dont elle réussit à s'échapper. Elle dut faire ensuite le deuil d'Anuari, un ami très cher qui avait mis fin à ses jours. L'auteure, fuyant une réalité qu'elle ne pouvait.