Dictionnaire du Paris disparu sites & monuments : buttes, casernes, cimetières, clos, collèges, couvents, églises, folies, gares, gibets, hôpitaux, hôtels particuliers, îles, jardins, lieux-dits, ponts, portes, ports, prisons
L'a-t-on assez entendu : Paris, confinée dans son rôle de ville-musée, serait plus soucieuse de la préservation de son passé que d'accéder au rang de capitale moderne. Cette timidité a-t-elle toujours valu pour l'architecture ? La longue liste des édifices et des sites rayés de la carte - la plupart oubliés - permet d'en douter. Pour s'en tenir aux phases de destruction massive - un phénomène relativement récent, concentré sur quelque deux siècles et demi - force est de constater qu'au moins quatre vagues ont emporté des pans entiers de la ville. - C'est d'abord la fièvre bâtisseuse du milieu du XVIIIe siècle dans un tissu urbain déjà dense, ne laissant guère d'autre choix que le sacrifice de nombreux édifices du Moyen Age, des XVe et XVIIe siècles : un tiers de la capitale change de visage. - La Révolution dépose le roi, pas la pioche. Mais le vandalisme dont les hommes de 1789 sont communément crédités fut, plus certainement, celui d'une bourgeoisie spéculatrice, lotissant à tour de bras les anciens domaines religieux. - Autre " temps fort " avec Haussmann dont le grand remodelage ampute le cœur de Paris du sixième de ses immeubles et fait table rase des deux tiers de sa périphérie. - Nouvel assaut, le dernier en date, à partir des années soixante ; un urbanisme sans style ni unité efface 30% du bâti qui lui préexistait. Ce Dictionnaire du Paris disparu, illustré de plus de deux cents documents, recense environ 4 500 sites et monuments, des menhirs préhistoriques aux édifices démolis récemment. Ces fantômes de Paris, doubles immatériels de la ville actuelle, en constituent aussi le socle.