Guy Debord
"La société du spectacle" et son héritage punk
Guy Debord "La société du spectacle" et son héritage punk
L'édition française s'est fait attendre treize ans, mais la voici enfin : un train à petite vitesse qui arrive à bout de souffle en gare du Nord et déverse ses opinions rougeaudes et ses analyses à chevelure filasse dans une grande vague de bière chaude ; un tsunami brun qui descend les boulevards, passe par-dessus la Seine et inonde la rive gauche. Quelle honte ! Se faire mettre les points sur les "i" par un Angliche, laisser l'une des créatures mythiques de la vie intellectuelle parisienne se faire abattre, empailler et accrocher au-dessus d'une cheminée anglo-saxonne, assister à la dissection de ses délicates arabesques théoriques par de gros doigts plus adaptés à l'étoupe et à la corde ! Evidemment, si l'on y réfléchit sérieusement une seconde, cette attitude possessive est une absurdité - on parle ici de Guy Debord, un penseur qui, à la fin de sa vie particulièrement, considérait les frontières nationales comme de simples lignes d'eau barbouillées sur des sables mouvants. Will Self.