Kees Van Dongen
Les mille et une nuits
contes érotiques

Les mille et une nuits contes érotiques

C’est un trésor de l’humanité, un livre fondateur de la civilisation musulmane alors en expansion, aujourd’hui si controversée et perçue comme la plus rétrograde. C’est un livre de records, pensé par des anonymes il y a plus de dix siècles, transitant par tout cet immense Orient de l’Inde à la Perse jusqu’à l’Égypte, amalgamant tous les genres, des contes, des poèmes, des prières, des histoires de pouvoirs, de vices et de vertus. Des histoires d’amour et d’érotisme surtout et c’est pour cela que les Mille et Une Nuits restent proches de nous et que nous avons choisi de ne retenir que celles là. Les Nuits nous fascinent et nous éclairent car Schéhérazade mobilise tous ses pouvoirs pour survivre, son intelligence comme sa sensualité, mais ici tout est lié. Elle affronte avec tous ses armes ce sultan trompé qui veut exterminer toutes les femmes. L’amour fait partie de la vie et de la mort. C’est un chef d’œuvre, mis en lumière par les Français puis d’abord introduit en France à la cour du roi soleil ; il a ensuite explosé sans censure grâce au talent du docteur Joseph-Charles Mardrus (éminent orientaliste, né au Caire en 1868 et mort à Paris en 1949, acteur important de la vie parisienne) qui a profité de cette mode du XXe siècle alors si orientaliste. C’est une histoire de records et de fantasmes qui a inspiré tous les genres de l’art, à toutes les époques, de Goethe à Walt Disney, jusqu’à cette magnifique vision de Van Dongen si peu connue et que nous avons choisie parce qu’elle met si bien en lumière ce que le « fauve » est devenu devant ce monde et cette œuvre. C’est encore aujourd’hui une histoire de résistance puisque Schéhérazade, belle, héroïne et victorieuse est toujours menacée par des censeurs. Mais qui peut tuer un mythe de dix siècles dont le nom est devenu universel alors que l’on a oublié celui du cruel Sultan.
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