De l'insulte...aux femmes Un essai linguistique sur les insultes faites aux femmes
Forte de son expertise linguistique, l'auteure analyse des dizaines d’insultes de la vie quotidienne et apporte un éclairage nouveau sur leur impact dans la société et vis-à-vis des femmes. Bienvenue dans l’arène du langage ! Nourrie par une foule d’exemples historiques et contemporains, la réflexion de Laurence Rosier nous emmène dans l’univers des insultes, des insulteur.e.s et des insulté.e.s avec Raymonde la syndicaliste, George l’écrivaine, Nabilla, la star de la téléréalité, Christiane la ministre mais aussi Colette, Marguerite Duras, Audre Lorde, Margareth Thatcher, Laurette Onkelinx, Myriam Leroy, Christine Angot, Brigitte Macron, les femen, les gameuses... La violence verbale sera passée au crible de l’analyse à travers le genre, les archétypes, les lieux, les règles explicites et implicites de l’injure en société et sur la toile. En filigrane, on lira l’histoire de la « pisseuse » : le sobriquet reçu avant la naissance pour déjà (dé)classer la future petite fille... Un ouvrage au cœur de l’actualité qui explore les rapports entre la langue, le pouvoir, la violence et les femmes. EXTRAIT À quoi réduit-on la pisseuse ? Outre que l’urine est au centre d’autres mots négatifs comme pisse-vinaigre, pisse-froid, ou expressions vulgaires comme je te pisse à la raie, le terme rejoint une manière d’appeler les enfants par leurs excrétions : chiard, merdeux, morveux... Ceux-ci se déclinent cependant au féminin alors que pisseuse a emporté avec lui un sens dérivé péjoratif par rapport à son homologue masculin (le pisseur est seulement celui qui pisse) jusqu’à avoir le sens de pleurnicheuse (encore des sécrétions !) et d’emmerdeuse. À PROPOS DE L'AUTEUR Née en 1967, Laurence Rosier est professeure de linguistique, d’analyse du discours et de didactique à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Elle est l’auteure et co-auteure d’ouvrages sur la langue française, la citation, la ponctuation, l’insulte, et est commissaire de l’exposition « Salope et autres noms d’oiselles » (Bruxelles et Paris).