Les paradis artificiels
L'homme a le goût de l'infini. Il boit ou se drogue pour quitter la terre et atteindre le paradis. Dans le Poème du haschisch, Baudelaire chante les départs exaltants, les visions de lumières, or, sang et pierreries que donnent le vin, le haschisch et l'opium. Comme le fou, le drogué est un voyant. Mais la volupté devient torture. Après le goût de l'infini vient l'infini du spleen. Après le merveilleux voyage il y a le triste retour. Le mangeur d'opium ne peut que se dévorer lui-même, dit Baudelaire dans sa traduction de la Confession d'un mangeur d'opium de Thomas de Quincey. Les premiers lecteurs ont cru à une apologie de la drogue. Baudelaire n'a voulu que décrire, avec une précision admirable, les paysages multiples des paradis artificiels. Par ce "théâtre des rêves" il put rejouer le drame et la féerie de son enfance et se replonger dans le monde féminin cher à son cœur.
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Fabiana Neves Miranda@readingwithstitch