Le niais sublime

Le niais sublime Du pathétique au kitsch

Si l’on affronte le thème de l’art sans forme préconçue et sans faux moralisme, le mélodrame et le kitsch s’imposent comme catégories esthétiques prédominantes dans le paysage artistique. En analysant la racine du kitsch dans le mélodramatique, jusqu’à remonter au dix-huitième siècle, lorsque le pathétique est apprécié par le public et par une certaine critique, on comprend qu’au niveau de l’analyse esthétique, le mélodramatique et sa dérivation moderne possèdent une dignité catégorielle. La naissance du sublime, du point de vue émotionnel-pathétique, accompagne et renforce cette recherche. Le mélodrame et le kitsch ne sont pas novateurs, ils utilisent un excès de visibilité et n’échappent pas au principe d’accumulation, répondant à la frénésie du toujours plus. Ces deux catégories survivent sur une ligne de faîte effilée, qui d’un côté glisse vers la banalisation déplorable et de l’autre vers l’exaspération ridicule de cette même banalisation. Toutefois, lorsque les deux catégories ne précipitent pas, on découvre que leur jeu doit être pris au sérieux tout en restant un jeu. Confinés au ludique, le mélodrame et le kitsch ne trompent pas le joueur et ne représentent pas un danger pour l’art, au contraire, ils ouvrent les portes au plus facile et au plus agréable des divertissements.
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