Cris, murmures et rugissements
Cris, murmures et rugissements
Marinella et Alessandra se retrouvent dans l'appartement de leur père qui vient de mourir, un lieu de souvenirs, celui de leur enfance. L'une vit une situation précaire, l'autre est bien plus affirmée. L'une est prête à fouiller leur passé avec minutie, l'autre a juré de se taire ; mais, quand les mots déchirent le silence, la gamme des sentiments mis à nu est riche, entre désenchantement et rancoeur, amour et commisération... Et l'apparition soudaine de la voisine de palier, détentrice de bien des secrets, changera une nouvelle fois la donne. Dans ce roman, Fois renverse les perspectives, affine la psychologie des personnages, multiplie les coups de théâtre, prend de la hauteur pour examiner la situation et la clarifier, introduit des pauses de réflexion. Aussi, bien que les personnages soient statiques comme sur une scène de théâtre, on a le sentiment d'être toujours pris dans un mouvement, un véritable tourbillon. La situation est animée par la présence de la jungle, qu'évoquent le papier peint et les bruits de tuyauterie de l'appartement, et qui passe au rang de symbole : les deux soeurs sont en effet, chacune à sa façon, des prédatrices.