La toilette
Naissance de l'intime
La toilette Naissance de l'intime
Le musée Marmottan Monet présente du 12 février au 5 juillet 2015 une exposition intitulée : La Toilette : Naissance de l'intime, réunissant des oeuvres d'artistes majeurs du XVe siècle à nos jours, concernant les rites autour de la propreté, leurs espaces et leurs gestuelles. L'historienne d'art Nadeije Laneyrie-Dagen et l'historien de la culture Georges Vigarello assurent le commissariat de cette exposition et signent le catalogue de l'exposition. Des musées prestigieux, des collections internationales se sont associés avec enthousiasme à cette entreprise et ont consenti des prêts majeurs, parmi lesquels des suites de peintures qui n'avaient jamais été montrées depuis leur création et sont présentées dans l'ouvrage. Une centaine de tableaux, des sculptures, quelques pièces exceptionnelles de mobilier, des estampes, des photographies permettent de proposer un ouvrage d'exception. Des gravures de Dürer, du Primatice, des peintures de l'école de Fontainebleau, parmi lesquels un Clouet, l'exceptionnelle Femme à la puce de Georges de La Tour, un ensemble unique et étonnant de François Boucher, montrent l'invention de gestes et de lieux spécifiques de toilette dans l'Europe d'Ancien Régime. Avec le XIXe siècle s'affirme un renouvellement en profondeur des outils et des modes de la propreté. L'apparition du cabinet de toilette, celle d'un usage plus diversifié et abondant de l'eau inspirent à Manet, à Berthe Morisot, à Degas, à Toulouse Lautrec et à d'autres artistes encore - non des moindres - des scènes inédites de femmes se débarbouillant dans un tub ou une cuve de fortune. Les gestuelles sont bouleversées, l'espace est définitivement clos et réservé à une totale intimité ; une forme d'entretien entre soi et soi se lit dans ces oeuvres, d'où se dégage une profonde impression d'intimité et de modernité. L'ouvrage présente ensuite au lecteur l'image à la fois familière et déconcertante de salles de bains modernes et "fonctionnelles" qui sont aussi, avec Pierre Bonnard, des espaces où il est permis, à l'écart du regard des autres et du bruit de la ville, de s'abandonner et de rêver. C'est la première fois qu'un tel sujet, unique et incontournable, est ainsi abordé. Dans ces oeuvres qui reflètent des pratiques quotidiennes qu'on pourrait croire banales, on pourra découvrira des plaisirs et des surprises d'une profondeur peu attendue.