Etre photographe
Etre photographe
" Être photographe " : le titre est simple et brut, comme le personnage. Son parcours, Yann Arthus-Bertrand le veut évident. Photographe, oui et alors ? " Je mets mon œil dans un viseur et j'appuie sur le déclencheur. " Vu comme cela, c'est d'une simplicité aveuglante. Est-ce là ce qui fait sa richesse ? Je connais Yann depuis longtemps, il a débarqué dans mon bureau, un jour, en 1978, avec ses photos de lions qu'il rapportait du Kenya. Cet ouragan a mis quelques minutes à me convaincre que son projet ferait un bon livre et qu'il serait mon ami pour la vie. Il est sorti pour aller chez les Massaï, puis sur le Dakar, tout en couvrant Roland-Garros. Il a disposé sa bâche au Salon de l'agriculture pour photographier ses bestiaux et leurs maîtres et a réutilisé cette bâche pour y installer les Français de tous horizons. Tout cela ne donnait pas seulement un sujet et un livre, mais des histoires qui duraient et durent encore. Et puis il y a eu la Terre, cette Terre vue du ciel promise à un succès planétaire. Des millions de gens se sont émerveillés, à travers le livre ou l'exposition, de la vision d'un homme révélant la beauté d'une terre où il ne fait pas toujours bon vivre. S'amorcent alors, pour Yann et son public, une reconnaissance mutuelle et une histoire qui ne finira plus. Il était tentant de sortir les trompettes de la renommée, mais ce livre-DVD n'est à la gloire de personne. C'est un livre et un film qui racontent une histoire, celle d'un homme qui va au bout de ses idées. Un homme témoin qui le revendique. Un homme photographe tout simplement. (Hervé de La Martinière)