Testament insolent
Racisme, mélanges et tensions entre cultures, question de l’identité et des racines : ces grands thèmes qui traversent les écrits d’Albert Memmi, depuis La Statue de sel, préfacé par Albert Camus, restent au cœur de notre réflexion et de nos débats. Conscience critique, cet écrivain au croisement de trois cultures, juive, arabe et française, revient sur son parcours, relit son œuvre pour en donner les clés, s’interroge sur ce qu’elle nous donne à penser aujourd’hui. Une leçon de « mieux vivre » par un « homme de plume » qui fut aussi militant. Né à Tunis en 1920 d’une famille juive de langue arabe, Albert Memmi a été longtemps professeur, notamment à l’École pratique des hautes études et à l’université de Nanterre. Son Portrait du colonisé, préfacé par Sartre, a fait date dans la dénonciation du système colonial ; il en a écrit en 2004 le pendant : Portrait du décolonisé. Naturalisé français en 1973, figure de la littérature tunisienne d’expression française, il a reçu en 2004 le Grand Prix de la francophonie pour l’ensemble de son œuvre.