L'algorithmique et les sciences
Suite à une explosion de résultats surprenants en informatique théorique, une idée nouvelle de l’algorithmique a pris forme ces dernières années. Alors qu’ils ont été longtemps de simples outils de conception pour la programmation, les algorithmes sont en passe d’acquérir, au sein des sciences et des technologies nouvelles, le rôle qu’ont traditionnellement tenu, dans les sciences physiques, les équations aux dérivées partielles. La biologie des systèmes, la modélisation du cerveau, les sciences sociales, l’économie et les sciences des réseaux sont autant de domaines où le processus algorithmique est au cœur de l’action. De fait, la portée de certains algorithmes s’étend bien au delà de leur cadre proprement informatique. On pense à l’impact créé en physique quantique par l’algorithme de factorisation de Shor ; à PageRank, le moteur de recherches de Google, dont le succès doit à une approche syntactique de questions sémantiques, ou encore à AdaBoost, l’algorithme qui a transformé l’apprentissage automatique. Ces développements, dont les retombées concrètes ne sont plus à démontrer, sont, tous les trois, issus de l’algorithmique.