Dieux et Bouddhas au Japon
Le bouddhisme japonais, héritier direct de la tradition bouddhique chinoise qui s’était épanouie du VIe au VIIe siècle, a conservé fidèlement les enseignements des écoles continentales. Il a su aussi se montrer innovateur en réorganisant les données indiennes et chinoises ou encore en donnant naissance au syncrétisme original et vivace avec les croyances locales. L’un de ses plus extraordinaires aspects est l’essor des doctrines ésotériques (mikkyô) : celles-ci font pendant au tantrisme tibétain et offrent une autre image de cette dimension ultime du bouddhisme. Bernard Frank (1927-1996), premier titulaire de la chaire de civilisation japonaise au Collège de France, fut un incomparable connaisseur des traditions littéraires et religieuses du Japon classique. Il consacra les quinze années de son enseignement à étudier l’iconographie bouddhique japonaise dans ses relations avec les fondements doctrinaux d’une part et son contexte littéraire et historique de l’autre. Voici enfin réunis en un volume les résumés annuels de ses cours, précédés de la leçon inaugurale qui en définit les orientations. Ainsi regroupés, ces textes donnent une présentation cohérente et approfondie de l’une des faces les moins connues du bouddhisme japonais.