Le personnage de la femme dans le roman et la nouvelle en Égypte de 1914 à 1960
Thèse de doctorat s’appuyant sur un corpus de trente romanciers ou nouvellistes — dont six femmes — et environ cent vingt romans et recueils de nouvelles, Le personnage de la femme dans le roman et la nouvelle en Égypte de 1914 à 1960 tire son fil directeur du constat suivant : les concepts de « roman » et de « femme » constituent, pour ainsi dire, des découvertes somme toute nouvelles dans l’Égypte du XXe siècle, dont les traditions, qu’elles soient politiques, morales ou littéraires, commencent à être ébranlées par le contact avec l’Europe. Ainsi, Charles Vial soutient-il que le problème de la condition de la femme ne s’est pas posé à l’Égypte de « l’intérieur », à un stade particulier de son évolution sociale. Il lui a été imposé par sa confrontation avec l’Occident, à l’époque moderne. Partant de cet axiome, il déroule de manière dialectique l’évolution des personnages féminins dans les fictions égyptiennes, de leur oppression jusqu’à leur libération et leur sublimation, que l’auteur entend toutefois relativiser. Loin de promouvoir quelconque épanouissement sexuel ou responsabilité sociale, les écrivains préfèrent dégager de leur personnage des vertus « proprement féminines ». Certains d’entre eux décèlent même dans la femme des dispositions à la tyrannie qu’ils rapprochent de la fameuse « ruse féminine » et ils y joignent une mystérieuse tendance à nuire. Il y a là une résurgence de croyances anciennes fortement ancrées mais peut-être aussi la crainte, plus moderne, d’une revanche de la femme.