Le syndrome de la vis

Le syndrome de la vis

Josée souffre d’insomnie chronique. Parfois, elle n’arrive plus à comprendre les choses les plus simples, tant sa fatigue l’accable. « Pense à rien. Pis dors », lui dit son chum Philippe, excédé. Mais ne penser à rien est impossible pour cette femme dont les pensées ne cessent de tourner dans sa tête, telle une vis sans fin. Honteuse d’un récent accès de colère, au cégep où elle enseigne, elle prend quelques jours de congé et cherche de l’aide auprès d’un médecin, puis d’un ostéopathe. Mais le baume viendra d’ailleurs. De sa famille et de ses voisins. De l’amitié et de la tendresse. Le baume, mais pas la guérison. Quand on ne dort pas, le défi est d’occuper ses nuits. Tout comme dans La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie arrive à créer ici un microcosme social avec beaucoup de vivacité et une bonne dose d’humour. Son grand sens de l’observation lui permet de rendre avec justesse ce qui fait l’ordinaire de la vie ; elle nous amène à voir ce que nous ne voyons plus. Tout lui sert de matériau : des vers de terre sur le trottoir, sous la pluie, des revues de psycho pop, des bonbons dégueux, des courriels de cégépiens inquiets... Sous sa plume, cet ordinaire acquiert une dimension nouvelle. Un simple souper de famille ou une journée passée à la cabane à sucre sont traversés par un souffle épique. Comment ne pas être séduit par cet univers où l’on croise un cowboy, un géant nommé Bonne Fête des Morts et un chat à trois pattes ?
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