European defence community, lessons for the future?
Lancée en 1950, l'idée de créer une Communauté Européenne de Défense (CED) est contemporaine de celle de fonder une Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA). Mais le projet est une gageure. Il heurte les cultures nationales en matière de défense, suscite de violentes réactions dues à la perspective de voir se côtoyer des ennemis d'hier au sein des mêmes unités, déclenche l'opposition à la standardisation du matériel, hérisse les adversaires d'une liaison entre la CED et la construction d'une Europe politique. Devant une telle variété de facteurs visant à expliquer la mort du projet, le 30 août 1954, certains ont parlé d'un «meurtre collectif». Page d'histoire, le projet de CED et son échec n'en constituent pas moins, aujourd'hui, une référence qui donne matière à réflexion sur cette question que l'on se plaît à considérer comme vitale pour l'avenir de l'Europe: la sécurité commune. In 1950, in parallel with the plans for the foundation of the European Coal and Steel Community (ECSC), there first grew the idea for creating a European Defence Community (EDC). But the project was not a success. It conflicted with the various national defence cultures, sparked off violent reactions against the alignment of former enemies within a single unit, unleashed opposition to the standardisation of equipment, and raised the hackles of those opposed to a bond between the EDC and the construction of a political Europe. In the face of so many different factors contributing to the project's death on 30 August 1954, there was even talk in certain quarters of a «collective murder». As an important event in history, the EDC project and its failure still have echoes today, causing us all to ponder a question which is universally considered as crucial to the future of Europe: a common security policy.