Jean Jaurès un philosophe humaniste et personnaliste, un socialiste réformiste et révolutionnaire
Pour bien comprendre le jaurésisme, il convient, selon l'auteur, de se poser les questions suivantes : Qu'est-ce que l'être ? Qu'est-ce que l'humanisme ou, plus précisément, qu'est-ce que l'humanisme personnaliste ? Qu'est-ce que le socialisme républicain ? Comment le socialisme s'imposera-t-il ? Se situant dans la lignée d'Aristote, Jaurès ne conçoit pourtant pas l'être comme étant Acte pur : l'Etre est en acte, et Jaurès l'identifie à Dieu ; il est en puissance et c'est le monde, en marche vers l'Etre en acte par nécessité de nature et par décision de la volonté humaine. L'homme est un être créateur, appelé à constituer une humanité harmonieuse, c'est-à-dire une communauté de personnes libres et vivifiées par l'actualisation de cette valeur fondamentale qu'est la justice. Et c'est l'édification de la société socialiste qui apparaît comme la condition de cette avancée, car à la différence du capitalisme qui n'est, selon Jaurès, qu'un système économique, le socialisme est, pour lui, une révolution morale qui doit être servie et exprimée par une révolution matérielle, révolution qui doit se faire non par la violence mais par une action démocratique axée sur l'opposition à la classe capitaliste et orientée en permanence vers l'idéal républicain.