Filmer la création cinématographique le film-art poétique
" Faire n'est rien. Dire comment on fait, pour un artiste, est-ce possible ? " Cette question, Abel Gance se la posait dès 1928. Elle n'a cessé d'embarrasser les cinéastes. Et puis, un jour, l'un d'entre eux, et pas des moindres, en proie à une crise d'inspiration a eu l'idée de faire de celle-ci la matière de son film. C'est ainsi que Federico Fellini, en réalisant Otto e mezzo/Huit et demi (1962), a offert un cadeau à tous les cinéastes (contemporains et futurs) en faisant de la création cinématographique un sujet possible. Il a ouvert une voie dans laquelle d'autres se sont engagés. Ses épigones ont pour nom Wajda, Fassbinder, Truffaut, Allen, Moretti, Wenders, Godard, Ferrara, Kiarostami, Garrel ou Breillat. Cet essai, qui aurait pu avoir comme titre Les enfants de Fellini, se propose donc d'offrir dans un premier temps une analyse théorique de ce concept de film-art poétique, et dans un second temps une étude de douze arts poétiques cinématographiques, certains, très célèbres (La Nuit américaine, Passion, Intervista, L'Etat des choses), d'autres, moins connus (Tout est à vendre, Prenez garde à la sainte putain, Sogni d'oro, Snake Eyes, Au travers des oliviers, Sauvage innocence, Sex is Comedy) mais tout aussi passionnants.