Le film sur l'art et ses frontières actes du colloque, Cité du livre d'Aix-en-Provence, 14-16 mars 1997
La montée en autonomie du film sur l'art ne peut s'analyser qu'en tenant compte de son corollaire, la multiplication des frontières : frontière de la matière filmée qui est souvent moins une représentation tangible (un " objet " d'art) qu'une posture intellectuelle (l'art conceptuel) : frontière des moyens techniques de plus en plus légers et souples, mais aussi de plus en plus versatiles, incitant souvent à la manipulation des images pour elles-mêmes plutôt qu'à la prise en compte d'un objet ; frontière esthétique enfin par le fait que le film documentaire, s'oriente vers le film d'auteur où le " regard " du cinéaste l'emporte sur la chose regardée. A ce dernier point, il faut ajouter le plaisir croissant ressenti par beaucoup d'artistes-vidéastes pour le " regard sur soi ", plaçant leurs productions en équilibre instable sur une triple ligne de partage -documentaire, expérimentation, fiction - de plus en plus ténue. On comprendra que l'objectif de ce colloque - Le film sur l'art et ses frontières - est moins de créer de nouvelles lignes de partage que d'explorer les multiples facettes d'une production somme toute spécifique.